Rééquipement « Attaque à main armée » Aiguille de Sialouze – août 2021

(1985 – Jean-Michel Cambon, Serge Ravel)

Rééquipement partiel par Jean-Michel Cambon, et ?… – 2001
Finalisation du rééquipement par Serge Ravel, Alain Bengaouer, Yves Rogez 29, 30 et 31 août 2021

Rééquipement réalisé avec l’accord du Comité de pilotage de la Convention Alpinisme du Parc National des Ecrins.

Un petit récit de ce rééquipement

Portage jusqu’au refuge du Sélé le 29 Août par Alain, Serge et Yves avec tout le barda et 200 points inox. Portage très éprouvant car sacs bien trop lourds (3h20 jusqu’au refuge).
Le lendemain 30 Août, la montée à Sialouze s’est faite avec des sacs un peu moins lourds, mais l’approche nous a paru encore longue. Le genépi de Raoul la veille faisait encore visiblement bien effet, vu le léger détour effectué pas très volontairement pour accéder à la voie… Attaque au soleil vers 10h30 de la première partie de la voie qui avait été rééquipée par Jean Michel et des compagnons en 2001. Nous avons remonté les 7 longueurs équipées en ajoutant quelques points en bas, en révisant les relais (remplacement des spits de 10 mm). Nous avons également ajouté 2 goujons dans L6 (6c et 6b qui semblent bien durs…) pour faciliter le passage en A0. Rééquipement de L8 en goujons puis redescente. Matériel lourd laissé au pied et retour légers au refuge. Yves enchaîne par la descente vers Ailefroide après un tout petit pastis, car il faut bosser le lendemain.

Le 31 Août, l’équipe réduite attaque bien plus tôt après une montée efficace car bien repérée et avec des sacs bien légers. Les 8 longueurs de la vieille sont remontées rapidement dans une atmosphère vivifiante (ça caille) mais toujours dans la bonne humeur. Vers 11h30, le rééquipement reprend avec la superbe traversée en 6a de L9. Les points anciens (spits de 8 étonnamment en bon état et pitons) sont remplacés par des goujons. L10 permet de rejoindre la rampe en une grande ou deux petites longueurs. A part un point de renvoi pour protéger le départ du relais, aucun points supplémentaire n’a été ajouté. On est au pied de la longueur de 7b de « Unchi Maka » avec ses beaux spits. La remontée de la rampe de L11 à gauche, quant à elle est un peu rectifiée (pose de 3 points et tracé plus direct). Un vrai relais vient aussi remplacer les deux vieux pitons existants. Les 3 dernières longueurs voient également les anciens points changés mais pas de points supplémentaires. Dans ces 3 longueurs l’utilisation des friends (jusqu’au camalot C3 voire C4) et coinceurs est nécessaire et assez facile.

On arrive alors sur une antécime et les rappels de « Unchi Maka » sont à 50 cm du relais d’ « Attaque à main armée ». Descente efficace par ces rappels mais gare aux grands surplombs : bien balancer pour attraper un rappel sous peine de gigotement désespéré et de remontée de corde physique. Retour au refuge bien cuits vers 20h.

Globalement l’esprit de l’ouverture a été respecté et la voie garde son caractère (un peu d’engagement et la pose de protections très correctes) mais les points brillants indiquent bien l’itinéraire et leur solidité favorise la sérénité… Il m’a semblé que Jean-Mi nous regardait de là-haut en croisant les bras et en hochant la tête (pas assez de goujons ?).
Nous avions prévu d’enchainer avec le rééquipement de «Purée d’astragale» (entreprise plus difficile) mais le poids des ans (et celui des sacs) s’est fait cruellement sentir et a eu raison de notre motivation. Il aurait été préférable qu’il pleuve, nous aurions eu alors une excuse bien plus noble.
Au total nous avons posé environ 50 points, nous en avons laissés 100 au refuge pour les futurs rééquipements et nous en avons redescendu 50.
Une bien belle aventure et de beaux souvenirs de ce cirque majestueux.

PS d’Alain et Yves: Merci à Serge de nous avoir amenés là-haut quelque 35 ans après l’ouverture et un grand bravo aux ouvreurs visionnaires, Jean-Mi et Serge, de cette ligne magnifique. La ligne est certes ré-équipée, mais on est loin de l’échelle à spits, les coinceurs sont indispensables et on sort à 3500 !

Rééquipement « Action directe » Pic Nord des Cavales – juillet 2021

(1989 – Jean-Michel Cambon, Philippe Henry)
Rééquipement
par Guillaume Pelletier, Vincent Mandrillon, Sylvain Cambon22 et 23 juillet 2021
Portage avec Yan & Carolin, Pierre & Lauriane et Sylvain 21 juillet 2021

Rééquipement réalisé avec l’accord du Comité de pilotage de la Convention Alpinisme du Parc National des Ecrins.

Rééquiper une voie, c’est un peu d’organisation, mais ça peut n’être même pas trop désagréable !

J’avais souvenir de projets d’équipements menés par mon père, avec des sacs très lourds, des attentes interminables au relais, du nettoyage parfois dangereux, et des journées parfois frustrantes quand on fait 3 longueurs dans la journée de 12h…

Ce rééquipement me laissera un souvenir différent. De l’escalade certes un peu lente et un peu alourdie, mais de l’escalade !

Avant, le projet commençait pour moi seulement le matin du jour J. Tout était prêt en amont, le matériel de grimpe, celui pour équiper et aussi tout le barda pour placer les spits (pitons, friends, crochets…). Là, il m’a fallu anticiper le matériel nécessaire. Bonne surprise, il ne faut pas grand-chose : une perceuse bien sûr, des points, une clé de 13 pour dévisser les anciens spits et une de 17 pour les nouveaux. Un marteau, et c’est tout ! J’avais oublié une clé à molette pour dévisser les maillons rapides et faire propre aux relais et j’avais sous-estimé la longueur de corde nécessaire pour les relais.

On était 4 grimpeurs de prévu, dont une estropiée, un dos en marmelade et une épaule endolorie quelques jours avant. J’avais donc fait appel à l’aide pour faire un portage. Facebook et même un message sur C2C. Conclusion : pleins de likes mais pas de volontaires !
Les mails aux copains c’est quand même une valeur plus sûre. Un immense merci aux porteurs qui, en échange d’un paquet de 5 ou 10 kg ont pu bénéficier d’un guide. Promis la prochaine fois j’apprends quelques blagues pour faire passer le temps de la marche.

Les porteurs

En tout cas, on a pu monter le jour J le sac léger et ça nous a permis de garder du jus pour l’escalade.

Le 1er jour, un sac un peu lourd pour remonter les 3 premières longueurs déjà rééquipées, mais il s’allège après au fil de la journée. Le leader grimpe avec ses affaires de la journée et marque l’emplacement des nouveaux points, le 2ème perce et place le spit, le 3ème démonte. On rééquipe ainsi 7 longueurs, assez petites, plantant 45 spits.

Le 2eme jour, pour éviter de remonter les 10 longueurs, on remonte par Diable au Corps, moins raide, et on rejoint notre point haut de la veille en un rappel. On rééquipe les deux longueurs manquantes jusqu’à la vire, et on finit les 3 longueurs du haut, qui serviront, plantant 44 spits. On manque d’énergie pour rééquiper la 3ème longueur du bas et on plie bagage.
Au final, avec le sentiment d’avoir grimpé plus que faire du bricolage, un rocher parfait, des compagnons au top.

Il reste sur cette paroi la Fureur de Vivre à rééquiper, la 3ème longueur d’Action Directe, les deux dernières de Diable au corps, plus 5-6 vieux points qui restent à changer dans Diable au Corps.
Il reste pour aider 10 points au niveau de la vire, qu’on n’a pas eu le cœur de redescendre au vu des 8h d’efforts nécessaires à leur montée…
AVIS aux amateurs !
Pour que ce soit plaisant, il faut être au moins 4 ou 5, pour répartir le poids et les tâches, et éviter un portage préalable.

Les rééquipeurs

Merci donc évidemment aux porteurs et à mes compagnons d’escalade pour ce projet qui me tenait à cœur, avec une pensée pour François et Anne qui sont blessés.

Merci à la toute nouvelle association Oisans Nouveau Oisans Sauvage pour les points et l’ECI pour le perfo.

Merci aux gardiens du Châtelleret pour l’accueil et pour la recharge des batteries.
A noter le succès des voies aux alentours du refuge, succès dû sans doute au dynamisme de l’équipe du Châtelleret.