Un sympathique camp de rééquipement au camping de Villard d’Arêne avec Alain Bengaouer, Jean-Pierre Chanteau, Christian Chillet, Guillaume Drouard, Caryn Dupont, Vincent Moulin, Jean-Marie Perrier, Serge Ravel, Yves Rogez, Etienne Urbain en 4 jours du 18 au 21 août 2024.

Dimanche 18 août 2024, 7h du matin :

Il pleut des cordes en région grenobloise. Les dix équipeurs d’ONOS renonceraient ils à leurs projets ? Certainement pas ! On a promis un barbeuc et des bières quand même ! Il ne nous échappe pas que le site prévu est situé de l’autre côté de la barrière climatique constituée par le col du Lautaret : s’il pleut ici, c’est qu’il fait beau de l’autre côté, comme d’habitude dans les Hautes-Alpes ! Bon, et puis la météo annonce du grand beau pour les 3 jours suivant, c’set vrai que ça aide !

A 9h30, au lieu dit « Maison blanche », il faut se rendre à l’évidence : il fait un temps de cochon, et les météorologues ont finalement décidé qu’il pleuvrait dès 11h. Les barrières climatiques, c’est plus ce que c’était (de mon temps… bref). Histoire de ne pas être venu pour rien, il est toutefois décidé d’aller voir de quoi il retourne, et de tracer un chemin d’accès aux voies. Le matériel d’escalade reste donc dans les coffres, et tout le monde se dirige, « à vue » dans les prés à mouton, vers la falaise. 38 cairns plus tard, nous voilà sous l’infâme – mais court – pierrier situé sous les voies. Le groupe au complet s’atèle, sous les conseils avisés et pleins d’expérience de Christian, à la création d’une sente d’accès (les semelles vibram hurlent au scandale). S’ensuit une longue séance de repérage des itinéraires : vu du bas tout semble très bien équipé, et les plaquettes brilleraient au soleil s’il y en avait (du soleil – parce que des plaquettes, il y en a pléthore). Dans un excès d’optimisme que les aléas météos n’ont pas altéré, on évoque la possibilité de 3 jours de grimpe au soleil…

La méthode
On est pas trop d’une dizaine pour en venir à bout!
Des cairns pour traverser les prairies
Une belle trace de ski-cailloux!

Lundi 19 :

Deux équipes partent en direction de « Maison blanche », une troisième à l’Aiguillette du Lauzet. Alain, Caryn et Jean-Marie se chargent de la voie Péguy, Etienne et Yves dans « Bicorne et cornes de biques », tandis que Serge, Christian, Guillaume et Vincent partent pour la « Gris-Gris ».
Ces deux dernières sont des voies ouvertes par Bruno Soleymieux. Elles comportent des ancrages un peu particuliers, qui constituaient des expérimentations pour les dégaines spéciales « Kong express », qui n’ont pas vraiment eu de succès. Constitués simplement d’un goujon et d’un écrou nylstop avec une entretoise (sans plaquette donc), cela rendait certains passages exposés; bien qu’il soit possible de plus ou moins cravater un câblé dessus.

Au final, Bicorne est une très belle voie, 6a+ max. (6b avec la première longueur) et 5c obligatoire, de la dalle, de la continuité et de la lecture… sur rocher magnifique, une réussite ! Les points « Soleymieux » ont été remplacés et des points de renvoi on été rajoutés.

Pour la voie Péguy, les cotations sont à revoir : les passages en 4+ sont expos et bien durs ! Quelques points ajoutés ou déplacés pour permettre un parcours serein. Mais attention, ça grimpe bien quand même ! La voie ne termine pas au sommet comme indiqué dans le topo, mais traverse finalement sur la gauche pour rejoindre le rappel de « Corne de Bique ».

Finalement il aura bien fallu la journée pour venir à bout de ces deux voies, contrairement au jugement très optimiste de la veille. La descente en rappel nous apprend qu’il y a des vieux relais pourris un peu partout, et qu’il va falloir faire un peu de ménage dans la face…

Dans la voie Péguy
Et dans Bicorne

Pendant ce temps-là, du côté de l’Aiguillette, les deux cordées démarrent depuis R6 en ayant court-circuité le bas de la voie par la via ferrata. Donc à partir de L7 l’aventure commence : entre longueurs d’A0 sur tiges Soleymieux et passages d’escalade engagée en bon 6a… 10 longueurs rééquipées dans la journée, avec une mention pour les L8, L9, L10 et L11. Ici aussi, les points Soleymieux ont été remplacés par des plaquettes, les passages expo sécurisés et des points ajoutés pour les relais aux transitions de vires.

Christian dans la L7
Vincent, mieux qu’au boulot !

Mardi 20 :

L’équipe de l’Aiguillette repars le lendemain, mais à trois cette fois, Christian s’étant blessé à la main au départ de la voie. Ils s’attaquent à la partie basse cette fois : 2 jolies longueurs dans le socle en quartzite puis une escalade un peu décousue sur les 4 longueurs qui suivent; les longueurs se révélant soit très faciles, soit très dures… La même philosophie de rééquipement est adoptée, et ils en profitent pour refaire le relais de la voie Vanessa, en passant.

Guillaume s’envole

Alain, Etienne et Yves, quant à eux grimperont tranquillement dans « T’as compris ». Encore une jolie voie, avec notamment un très beau 5c dans le haut, toujours dans ce beau rocher gris très adhérent. La voie est très bien équipée et agréable à parcourir.

Rappels : ancien et nouveau
Un rééquipeur heureux !

Pour la descente, Alain et Yves s’occupent de l’équipement d’une ligne de 3 rappels, logique et efficace. La descente ne comprend pas 4 (comme indiqué sur le topo Cambon) mais 3 relais de rappels au milieu de la face principale. Les 3 relais ont été remplacés par des relais chaînés. Il n’y a pas de relais en haut de chasseur d’écaille, comme indiqué sur le topo, cela part du dernier relais de « Bicorne ». Le dernier relais (RD3) est décalé à main droite et fait 48m (!).
De son côté, Etienne effectue le repérage hardi d’une descente pédestre praticable pour les randonneurs-alpinistes avertis (ONOS se décharge de toute responsabilité dans ce qui pourrait survenir de fâcheux sur cet itinéraire : chute de pierre, de matériel, de compagnon de cordée…). Cela passe avec quelques sections exposées.

Histoire de se récompenser et de se donner l’envie d’y retourner, nous profitons des barbeucs loués par le camping. C’était promis !

Mercredi 21 :

Après quelques tergiversations logistiques et organisationnelles, les Aiguillettistes du Lauzet acceptent de venir nous prêter main forte à Maison Blanche. Les deux voies de gauche « Les Temps Modernes » et « Le Miroir » annoncent des difficultés plus importantes que dans la face principale… Ça nous a bien sauvé !

Concernant « Temps modernes », c’est Vincent qui s’y colle en tête. L1 annonce 4c, mais après le premier ressaut (qui démarre par un bon pas qui mériterait son 5a), les points disparaissent mystérieusement et R1 est invisible. De toute évidence, un gros bout de la première longueur se trouve quelque part dans le pierrier en contrebas… Un relais est donc créé sur une bonne vire vers la droite, et Vincent trace une ligne qui repart vers une plaquette visible 15m au dessus et à gauche, afin de rejoindre R2 par une belle longueur qui oscille probablement entre le 6a+ et le 6b. La troisième longueur est une pure merveille : traversée à droite photogénique puis droit au dessus, ça doit taper dans le 6c mais c’est équipé pour pouvoir passer en tirant aux clous. La quatrième longueur, plus quelconque, traverse horizontalement à gauche avant de repartir droit au dessus (court, probablement 5c+ ou 6a). Descente équipée pour deux rappels de 43 et 48m (de R4 à R2 et de R2 au sol).

Du côté du « Miroir », il porte bien son nom, il faudra finement poser les pieds. L’exposition initiale a été réduite et les points « Soleymieux » remplacés. La partie en A0 passe en libre dans le 6c+ à priori. De très belles longueurs dans du rocher encore tout neuf! La descente en rappels est possible jusqu’à R3, ensuite L4 et L5 sont faciles mais couchées et buissonneuses et ramènent à la ligne de rappels de la face principale.

Quelques belles journées d’escalade, de bricolage et de rigolade. En espérant que vous serez nombreux à vous faire plaisir sur ce site. N’oubliez pas de bien taper vos pieds dans le chemin du pierrier, pour qu’il ne s’efface pas trop vite !

Les Temps Modernes
Final du Miroir pour rejoindre la face principale

Bilan des courses: 5 voies, une ligne de rappels et un chemin d’accès !

Un remerciement particulier au camping de Villard d’Arêne, très sympa et accommodant, ainsi qu’à nos voisins de camp, qui avaient prévu un peu trop de marge dans la préparation d’un délicieux dahl de lentilles pour 30 personnes : tant mieux pour nous!

Nous remercions également Bruno Soleymieux, Vincent Péguy et la Mairie de Monêtier-les-Bains pour leur accord pour ces rééquipements, ainsi qu’Olivier Giroud et Philippe Giraud pour les conseils locaux.

Quelques détails des longueurs rééquipées dans la page du site: