Présentation
Les Toboggans de l’Apocalypse (Olivier Mansiot, Sylvain et Jean-Michel Cambon, 1996) n’était plus guère fréquentée car son équipement était devenu vétuste, la descente en rappel problématique, et la sortie de la voie plus problématique encore puisqu’une longueur (L21) avait disparu avec l’éboulement d’un surplomb.
22 longueurs pour 700 mètres d’escalade, avec 20 minutes d’approche c’est tentant, il suffira d’un peu de patience. De la patience, de la persévérance, de la logistique, il en aura fallu. Ce rééquipement s’est déroulé sur 15 séances de mai 2024 à octobre 2025 et aura impliqué 15 personnes au total : Noé Agresti, Enzo Ansart, Alain Bengaouer, Philippe Bouchut, Anaelle Buysse, Aurélia De Mistura, Pascal Huss, Françoise Laurent, Marie-Hélène Millet, Vincent Moulin, Max Pinard, Yves Rogez, Bertrand Salingue, Alexis Terentieff, Axel Thomas. Merci et bravo à eux.
Et bravo à Baptiste Brassac du CD38 FFCAM pour la réalisation de cette vidéo.
Déroulement du rééquipement, de mai 2024 à octobre 2025



- Après un premier passage pour réhabiliter le chemin d’accès et trouver le départ de la voie, on est fin prêts à démarrer le 19 mai. Première session d’équipement pour Anaëlle et Aurélia du groupe Grimpeuses de tête du CD38 FFCAM. Aurélia part en tête, fait les premiers mètres trouve que « c’est dur le 4c ». Bertrand poursuit, hésite, laisse son sac puis termine la longueur, « je confirme c’est dur le 4c ». Ca commence bien, en fait il y avait deux départs! qui se rejoignent à R2 et celui que l’on avait pris était bien plus dur et engagé. Moralité : « Lorsque le 4c ressemble à du 6b, il faut se demander si l’on est bien dans la voie ». Finalement on rééquipe L1, L2 et L3 que l’on nettoie méticuleusement en montant.
- On revient une semaine plus tard avec Noé et Françoise pour rééquiper L4, L5 et L6. Mais les premières longueurs, nettoyées en montant (voir plus haut) sont vraiment très sales. petit rappel de Françoise, plein de bon sens : « Eh les gars, les escaliers ça se balaye du haut vers la bas, pas le contraire ! »
- Aurélia, Françoise et Bertrand reviennent mi-juin. La phrase du jour : « maintenant qu’on est là, autant y aller » est prononcée pour la première fois dans le café à la faveur d’une éclaircie. Devant pareil argumentaire, plus de protestation possible, chacun se voit mû par une motivation sans faille. C’est pourquoi ce n’est que bien plus tard, une fois en train d’attaquer le crux mouillé et sous-équipé de L2, que je me pose la question « qu’est-ce que je fous là ? ». Au bilan de cette journée dantesque : L7 rééquipée. « Allez, courage, plus que 16 longueurs ». On commence à se dire qu’il va falloir trouver une autre technique pour arriver en haut.
- Après un repérage de l’accès par le haut, Pascal et Bertrand profitent du stage Héritage Ouvreurs du CD38 FFCAM le 4 octobre pour rééquiper la ligne de rappels. Ils découvrent que l’avant dernière longueur n’existe plus, le toit qu’elle remontait est descendu quelques 600 m plus bas. La journée a été bien longue avec la recherche des rappels.
- Les cinq sessions suivantes se déroulent en accédant par le haut. On installe progressivement les stats, mais plus on descend plus la remontée est longue. Ceci dit, il fallait s’y attendre. La longueur éboulée est remplacée par une traversée facile sous les surplombs puis une remontée bien raide (estimée à 6b+, mais si les bras manquent en fin de voie, ça passe aussi en A0). Après 2 sessions, et 250 m de cordes posées, on décide que pour la suite on descendra en rappels jusqu’en bas, avec une navette de voiture par Villard Reymond, la route de Villard Notre Dame étant coupée.
- Le 21 septembre, on repart du bas avec Bertrand et Françoise, on grimpe légers (on avait laissé tout le matériel à R7 l’avant-veille) et rapidement on arrive à pied d’œuvre pour les 3 longueurs manquantes ; L8, L9 et L10. La pluie nous rattrappe plus tôt que prévu et on redescend sous l’orage sans avoir fait L10.
- Encore une avant-dernière session pour récupérer les stats à la descente équiper L10, puis une dernière pour fignoler L22 (6b/6b+) qui maintenant passe en A0.










Le chantier en chiffres
- Nombre de jours de rééquipement : 15
- Nombre de longueurs rééquipées : 23 (dont 2 nouvelles pour contourner le toit éboulé)
- Points posés par l’équipe : 234 goujons et 17 relais chaînés
- Purge : Oui, beaucoup de purge, dans la plupart des longueurs.

Au final
La voie est maintenant entièrement rééquipée. Les 6 premières longueurs ne dépassent pas le 5c, les 10 suivantes ne dépassent pas le 6a et si l’on fait les 23 longueurs, il faudra compter quelques 6b/6b+ (qui peuvent passer en A0). L’équipement est un peu plus dense qu’initialement, généralement un point de renvoi a été ajouté et souvent un ou deux points supplémentaires par longueur.
Attention : Malgré une purge importante dans toute la voie, il reste des sections en mauvais rocher. L’équipement un peu plus dense vise à sécuriser la grimpe, mais il faut rester attentifs, il reste des écailles et bloc fragiles.
Retour : On peut descendre en rappel de la plupart des relais (quelques rappels sont décalés), mais il est envisageable de descendre à pied lorsqu’on est sortis de la voie. Pour cela, il faut continuer à monter dans la forêt (cairns et traces de peinture orange, 100/150 m D+) pour rejoindre la sente qui passe sous la cabane de Côte Belle, traverser le ruisseau du Vallon (environ 1 heure depuis la sortie de la voie), prendre le sentier du Grand Renaud puis suivre le sentier qui redescend vers le Vénéon et rejoindre le GR50/GR54.
Trace GPX pour le chemin de retour : ToboggansApocalypseRetour.gpx
































































