Les Toboggans de l’Apocalypse

Présentation

Les Toboggans de l’Apocalypse (Olivier Mansiot, Sylvain et Jean-Michel Cambon, 1996) n’était plus guère fréquentée car son équipement était devenu vétuste, la descente en rappel problématique, et la sortie de la voie plus problématique encore puisqu’une longueur (L21) avait disparu avec l’éboulement d’un surplomb.

22 longueurs pour 700 mètres d’escalade, avec 20 minutes d’approche c’est tentant, il suffira d’un peu de patience. De la patience, de la persévérance, de la logistique, il en aura fallu. Ce rééquipement s’est déroulé sur 15 séances de mai 2024 à octobre 2025 et aura impliqué 15 personnes au total : Noé Agresti, Enzo Ansart, Alain Bengaouer, Philippe Bouchut,  Anaelle Buysse, Aurélia De Mistura, Pascal Huss, Françoise Laurent, Marie-Hélène Millet, Vincent Moulin,  Max Pinard, Yves Rogez, Bertrand Salingue, Alexis Terentieff, Axel Thomas. Merci et bravo à eux.

Et bravo à Baptiste Brassac du CD38 FFCAM pour la réalisation de cette vidéo.

Déroulement du rééquipement, de mai 2024 à octobre 2025

  • Après un premier passage pour réhabiliter le chemin d’accès et trouver le départ de la voie, on est fin prêts à démarrer le 19 mai. Première session d’équipement pour Anaëlle et Aurélia du groupe Grimpeuses de tête du CD38 FFCAM. Aurélia part en tête, fait les premiers mètres trouve que « c’est dur le 4c ». Bertrand poursuit, hésite, laisse son sac puis termine la longueur, « je confirme c’est dur le 4c ». Ca commence bien, en fait il y avait deux départs! qui se rejoignent à R2 et celui que l’on avait pris était bien plus dur et engagé. Moralité : « Lorsque le 4c ressemble à du 6b, il faut se demander si l’on est bien dans la voie ». Finalement on rééquipe L1, L2 et L3 que l’on nettoie méticuleusement en montant.
  • On revient une semaine plus tard avec Noé et Françoise pour rééquiper L4, L5 et L6. Mais les premières longueurs, nettoyées en montant (voir plus haut) sont vraiment très sales. petit rappel de Françoise, plein de bon sens : « Eh les gars, les escaliers ça se balaye du haut vers la bas, pas le contraire ! »
  • Aurélia, Françoise et Bertrand reviennent mi-juin. La phrase du jour : « maintenant qu’on est là, autant y aller » est prononcée pour la première fois dans le café à la faveur d’une éclaircie. Devant pareil argumentaire, plus de protestation possible, chacun se voit mû par une motivation sans faille. C’est pourquoi ce n’est que bien plus tard, une fois en train d’attaquer le crux mouillé et sous-équipé de L2, que je me pose la question « qu’est-ce que je fous là ? ». Au bilan de cette journée dantesque : L7 rééquipée. « Allez, courage, plus que 16 longueurs ». On commence à se dire qu’il va falloir trouver une autre technique pour arriver en haut.
  • Après un repérage de l’accès par le haut, Pascal et Bertrand profitent du stage Héritage Ouvreurs du CD38 FFCAM le 4 octobre pour rééquiper la ligne de rappels. Ils découvrent que l’avant dernière longueur n’existe plus, le toit qu’elle remontait est descendu quelques 600 m plus bas. La journée a été bien longue avec la recherche des rappels.
  • Les cinq sessions suivantes se déroulent en accédant par le haut. On installe progressivement les stats, mais plus on descend plus la remontée est longue. Ceci dit, il fallait s’y attendre. La longueur éboulée est remplacée par une traversée facile sous les surplombs puis une remontée bien raide (estimée à 6b+, mais si les bras manquent en fin de voie, ça passe aussi en A0). Après 2 sessions, et 250 m de cordes posées, on décide que pour la suite on descendra en rappels jusqu’en bas, avec une navette de voiture par Villard Reymond, la route de Villard Notre Dame étant coupée.
  • Le 21 septembre, on repart du bas avec Bertrand et Françoise, on grimpe légers (on avait laissé tout le matériel à R7 l’avant-veille) et rapidement on arrive à pied d’œuvre pour les 3 longueurs manquantes ; L8, L9 et L10. La pluie nous rattrappe plus tôt que prévu et on redescend sous l’orage sans avoir fait L10.
  • Encore une avant-dernière session pour récupérer les stats à la descente équiper L10, puis une dernière pour fignoler L22 (6b/6b+) qui maintenant passe en A0.

Le chantier en chiffres

  • Nombre de jours de rééquipement : 15
  • Nombre de longueurs rééquipées : 23 (dont 2 nouvelles pour contourner le toit éboulé)
  • Points posés par l’équipe : 234 goujons et 17 relais chaînés
  • Purge : Oui, beaucoup de purge, dans la plupart des longueurs.

Au final

La voie est maintenant entièrement rééquipée. Les 6 premières longueurs ne dépassent pas le 5c, les 10 suivantes ne dépassent pas le 6a et si l’on fait les 23 longueurs, il faudra compter quelques 6b/6b+ (qui peuvent passer en A0). L’équipement est un peu plus dense qu’initialement, généralement un point de renvoi a été ajouté et souvent un ou deux points supplémentaires par longueur.

Attention : Malgré une purge importante dans toute la voie, il reste des sections en mauvais rocher. L’équipement un peu plus dense vise à sécuriser la grimpe, mais il faut rester attentifs, il reste des écailles et bloc fragiles.

Retour : On peut descendre en rappel de la plupart des relais (quelques rappels sont décalés), mais il est envisageable de descendre à pied lorsqu’on est sortis de la voie. Pour cela, il faut continuer à monter dans la forêt (cairns et traces de peinture orange, 100/150 m D+) pour rejoindre la sente qui passe sous la cabane de Côte Belle, traverser le ruisseau du Vallon (environ 1 heure depuis la sortie de la voie), prendre le sentier du Grand Renaud puis suivre le sentier qui redescend vers le Vénéon et rejoindre le GR50/GR54.

Trace GPX pour le chemin de retour : ToboggansApocalypseRetour.gpx

Pilier Rouge de Chardillon : Le sacre du printemps

Chantier au Pilier Rouge de Chardillon : Le sacre du printemps fait peau neuve et prend de la hauteur !

Introduction

L’Oisans Ouest est à l’honneur ! Nous avons une nouvelle exceptionnelle en provenance du Pilier Rouge de Chardillon : la voie historique Le sacre du printemps, ouverte par Bruno Soleymieu et un peu tombée dans l’oubli, a été intégralement rééquipée et prolongée ! Ce magnifique travail, mené par Philippe Vauclair dit « Patiss », Thibault Grangeon et Clement Flouret, s’est déroulé du 17 au 27 Septembre 2025. Cette voie sud, située à moins de 1500m, redevient ainsi un objectif de choix, grimpable une grande partie de l’année, notamment pour permettre aux DE escalade de travailler dans d’excellentes conditions.

Le Contexte : un nouveau souffle pour une classique

Le rééquipement de cette ancienne voie Soleymieu était nécessaire pour plusieurs raisons, principalement liées au temps qui passe et à l’évolution des pratiques. Initialement, la voie s’arrêtait à un jardin, mais les rééquipeurs, dans un élan visionnaire, ont décidé de la pousser sur trois longueurs supplémentaires pour aller chercher un spectaculaire « pouce caractéristique » en haut du pilier. Il ne s’agit pas seulement d’un coup de jeune, mais d’une véritable plus-value pour l’itinéraire.

Le Chantier en Chiffres

Voici les données brutes de l’engagement des rééquipeurs sur ce pilier :

  • Durée : 4 jours de rééquipement effectifs (sur une période du 17 au 27 Septembre 2025)
  • Longueurs rééquipées : 8 longueurs au total (dont 2 en modifiant le tracé et 3 nouvelles longueurs)
  • Points posés : Information non spécifiée dans le résumé du rééquipement
  • Relais chaînés (descente) : Information non spécifiée dans le résumé du rééquipement
  • Purge : Oui pour le rocher le plus branlant. L’équipe rappelle que même après purge, l’itinéraire reste un parcours de montagne, même si le rocher est globalement de bonne qualité.

L’anecdote du rééquipeur : quand le perfo résiste

Un chantier sans galère n’est pas un vrai chantier ! L’anecdote qui restera dans les mémoires est la péripétie vécue en fin de travaux : alors qu’ils remontaient juste avant une grosse pluie annoncée pour l’après-midi et les jours suivants, dans le but de redescendre le perfo laissé en haut, l’équipe a tenté de « gagner une petite longueur »… et le perfo a connu un contretemps ! Un moment de stress bien connu de tous les rééquipeurs qui luttent contre la météo et le temps.

Philosophie du rééquipement : Logique et respect de l’esprit

L’équipe a fait un choix fort : rendre l’itinéraire plus direct, plus logique et plus cohérent, notamment dans sa section médiane. Les deux premières longueurs initiales ont été réunies pour former une unique L1 de 45m. La L3 a également été redressée, en taillant les branches qui masquaient le dièdre, car l’ancien tracé « faisait un virage à gauche pas très joli ni commode. »

Plus haut, la ligne s’écarte d’un ancien tracé qui proposait 20m de traversée exposée sur une vire encombrée de végétation (« mode jungle ») et de rocher instable (« branlant »). Ce passage a été laissé en l’état pour les nostalgiques amateurs de brousse en TA (Terrain d’Aventure). L’équipe a préféré ouvrir un nouveau cheminement de 2 longueurs (faisables en une) pour rejoindre un ancien relais, puis prolonger la voie sur 3 nouvelles longueurs, le tout équipé dans l’esprit du bas.

Topo Détaillé (selon les modifications)

  • L1 : Longueur de 45m (résultant du regroupement des deux premières longueurs d’origine).
  • L2 : Identique à l’ancienne L2.
  • L3 : Tracé modifié, plus dans l’axe du dièdre, éliminant l’ancien virage à gauche.
  • L4 à L8 : Nouvelles longueurs équipées s’écartant de l’ancienne traversée en jungle/TA, menant au joli pouce caractéristique du sommet.

Conclusion

Un immense bravo à Patiss Vauclair, Thibault Grangeon, et Clement Flouret pour leur travail exemplaire. Ce rééquipement n’est pas qu’une simple rénovation, c’est une amélioration de l’itinéraire qui le rend plus attrayant et plus sûr. Un grand merci également à ONOS et au Bureau des guides de la Grave qui ont permis ce chantier en fournissant le perfo !


article de Ludivine Poncelet

Paroi de la Pisse : « Ghost Writer »

🧗 Chantier à la Paroi de la Pisse : « Ghost Writer » fait peau neuve !

Nous sommes ravis, chers grimpeurs, de partager une nouvelle excitante du terrain ! La légendaire voie Ghost Writer, située à la Paroi de la Pisse dans l’Oisans Ouest, a bénéficié d’un rééquipement intégral, mené par notre association ONOS. Ce projet a été mené à bien par deux rééquipeurs passionnés : Olivier Giroud et Mathieu Morin. Le chantier s’est déroulé sur 2,5 jours en septembre 2025, s’achevant le 19/09.

Le Contexte du Rééquipement

Ce rééquipement était nécessaire pour plusieurs raisons:

  • Les points existants étaient rouillés.
  • Des variantes de départ non démontées brouillaient la ligne et gâchaient un peu l’itinéraire.
  • Certains des goujons posés en 2017 étaient déjà « bien travaillés par la résurgence du coin ».
  • L’objectif était de déposer les anciens points, couper les goujons et enfoncer/nettoyer tous les points laissés dans les variantes non déséquipées en 2017.
  • L’équipe a procédé à un rééquipement complet avec la pose de matériel inox fourni par ONOS .

Le Chantier en Chiffres

Le travail, mené tambour battant, a donné les résultats suivants:

  • Durée du rééquipement : 2.5 jours
  • Longueurs rééquipées : 11
  • Points posés : +/- 100
  • Relais chaînés et plaquettes à anneau soudé posés : 6
  • Purge nécessaire effectuée : Oui

L’Anecdote du Rééquipeur

Ce chantier, bien que réussi, ne fut pas sans son lot d’aventures et de difficultés, comme nous le raconte Olivier Giroud:

L’équipe a d’abord fait les cinq premières longueurs par le bas, « en mode stressé par l’orage » avant de devoir faire une descente précipitée aux premières gouttes.

Pour la suite, ils ont décidé de fixer par le haut pour aller plus vite. C’est là que Murphy s’est invité : descendu en premier en rappel pour finir L5 et attaquer L6, Olivier s’est aperçu que la stat de Mathieu ne pouvait pas le rejoindre. Le problème ? Il avait la clé de la voiture dans la poche. Ils se sont alors retrouvés comme « deux débutants distants de 40 m en pleine face et pas vraiment décidés à faire en solo la longueur de liaison ». Finalement, pendant que Mathieu remontait au jumar pour récupérer les sacs, Olivier est « allé re-découvrir le sentier du Pariset ramenant à Mizoën ».

Le travail a pu se conclure « tranquillement » le 19 septembre lors d’une superbe journée de chantier acrobatique, Olivier perçant et Mathieu disquant, « un style ‘Les Temps Modernes’ de Chaplin ». L’équipe a dû ensuite affronter une « bonne bartasse » pour ramener 15 kg de matériel chacun!

Le chantier valait l’effort : il a permis de virer les anciennes longueurs rouillées et de remplacer les spits de 2017 déjà fatigués par la résurgence.

Philosophie du Rééquipement

L’itinéraire a été intégralement rééquipé en visant à respecter le cheminement et l’engagement de la voie tout en assurant de bonnes conditions de sécurité. Tous les points ont été remplacés par du matériel inox. Une purge nécessaire a été effectuée. L’équipe a aussi procédé à la coupe des goujons des anciens points et au nettoyage des variantes non déséquipées.

Les vieux points enlevés!

Conclusion

Un immense merci à Olivier Giroud et Mathieu Morin pour leur engagement et ce travail colossal qui remet en état cet itinéraire. Vous l’avez rendu plus sûr pour tous. On se retrouve au Castillan pour la bière bien méritée, face à la Meije!

article de Ludivine Poncelet

Patience dans l’Azur : Vallon de la Moulette

Rééquipement complet par Rémi Monari, Arnaud Guillaume, Ianis Robin-Mylord et Thibault de Gournay du 14 au 16 octobre 2025.

Voie dans son équipement d’origine (1989) et indiquée dans les tableaux ONOS et les topos Cambon comme « à réequiper ». Le rééquipement était effectivement pertinent, la voie est très belle et a le potentiel de devenir une incontournable dans le vallon.

Le rééquipement :

Rééquipement de la voie à l’identique (ou alors déplacement mineur du positionnement des points pour faciliter le clipage ou la gestion du tirage) sauf mention contraire. Rééquipement complet, sur goujons de 10mm, inox.

Rééquipement complet de la ligne de rappel commune aux différentes voies de la face. Un point changé au R5 de Vaille qui Vaille (point tordu par des chutes de pierres).

Quelques détails des longueurs rééquipées dans la page du site:

« La Petite Main » sur la Dibona au Soreiller : lifting express pour une pépite des années 80 !

Amis grimpeurs,

Quel bonheur de remonter au Soreiller ! Après une année compliquée suite aux événements de La Bérarde, retrouver ce lieu mythique et l’accueil toujours parfait de Marielle et Quentin au refuge fait un bien fou.

Et nous avons une excellente nouvelle : « La Petite Main », cette voie historique en 7b / 6c obligatoire juste au-dessus du refuge sur l’aiguille Dibona , a reçu le coup de jeune qu’elle méritait le 15 août 2025

Le Contexte : Un vestige des années 80

Ouverte dans les années 80 « au tamponnoir », la voie était équipée de spits de spéléologie de 8mm. Autant dire que les points étaient non seulement rouillés, mais, comme on dit poliment, « bien espacés » ! Un rééquipement complet était nécessaire pour que cette ligne, sur un rocher superbe, redevienne une belle option à la demi-journée pour les grimpeurs de 7.

Le Chantier : 1 jour, 2 grimpeurs, 60 points !

C’est Laurent Thévenot et Cheyenne Muon qui se sont attelés à cette mission commando en août 2025.

L’objectif : tout rééquiper en une seule journée.

Les chiffres clés du chantier :

  • Durée : 1 journée
  • Longueurs rééquipées : 5
  • Points posés : 60
  • Relais chaînés (pour la descente) : 5
  • Purge : Quelques petites prises

L’anecdote du rééquipement : « Tu ne te vacheras PAS là-dessus ! »

Laurent et Cheyenne nous racontent leur journée, qui n’a pas été de tout repos. Attaque à 6h du matin, avec une stratégie dictée par la méfiance :

« On attaque du bas. Le premier grimpe la longueur, se fait peur sur les vieux points…. fixe les cordes. Le second remonte sur corde et rééquipe. »

Mais la vraie aventure, c’était aux relais : « Vu l’état des points au relais, on prend le temps de hisser le perfo, mettre un nouveau relais, puis redescendre au pied de la longueur pour rééquiper. Pas très efficace, mais hors de question de fixer nos cordes sur deux vieux points et de travailler dessus pendant 1h.« 

Une méthode qui en dit long sur l’état de l’équipement !

Pour Cheyenne, c’était une journée de baptême : remonter sur corde, percer, enfoncer, expanser, démonter les vieux points… « Le coup de main est vite pris ! »

L’anecdote (bis) : Le runout de 12 mètres

L’équipe a décidé de réduire l’engagement et l’exposition pour rendre la voie plus accessible. Il faut dire que l’équipement d’origine était… aéré.

« Parfois, les points sont loin. Très loin. Après 10 min de recherche, on trouvera le premier point de L4, 12 mètres au-dessus du relais….« 

Imaginez le « vol » potentiel !

Le Résultat : Une nouvelle classique en 7b ?

À 15h, le dernier relais était en place. Après la descente en 5 rappels dans la voie (maintenant équipée pour !) et un petit tour en moulinette dans L2 pour confirmer la cotation, la mission était accomplie.

Le résultat est une superbe voie de 5 longueurs, 180 mètres, avec un 7b max et 6c obligatoire, sur un rocher vraiment superbe.

Topo « Petite Main » (Version 2025)

Voici le topo mis à jour, que vous retrouverez aussi dans le cahier du refuge :

  • L1 (5b – 35m) : Commune avec Les Savoyards. 3 Friends moyens utiles pour éviter trop d’engagement.
  • L2 (7b – 40m) : Partir 10 m tout droit (commun Les Savoyards) puis partir à droite. On recroise Les Savoyards après 15m. Fin raide, sur petites prises. Super rocher.
  • L3 (6c – 30m) : Dans l’axe. Magnifiques fissures. (3 pitons en place).
  • L4 (7a – 30m) : Partir en ascendance à gauche sur 10 mètres (facile) puis mur raide et technique sur petites prises. Longueur continue. (1 piton en place).
  • L5 (6c – 35m) : En ascendance à droite, puis ascendance gauche pour rejoindre Les Savoyards sur les 10 derniers mètres. (4 pitons en place).

Descente : En 5 rappels dans la voie.

Mission accomplie ! Une de moins sur la liste, une bonne bière au refuge, et déjà l’occasion de se projeter dans le prochain projet.

Un immense merci à Laurent et Cheyenne pour ce travail rapide et efficace, et merci à Marielle et Quentin pour leur accueil inconditionnel au Soreiller !

vieux spit rouillé




(informations des rééquipeurs, reprises et rédigées par Ludivine Poncelet)

Ours qui fouille à l’Olan

Olan Ouest: « Ours qui fouille » passe en mode Full Inox ! Le chantier d’Arthur et Arnaud !

Salut la communauté ! Accrochez-vous, car l’info est brûlante et nous vient directement de l’Olan Ouest ! Du 3 au 4 septembre 2025, notre binôme de choc, Arthur Dauban et Arnaud Guillaume, a mis le turbo sur « Ours qui fouille », une grande classique qui méritait clairement un make-over intégral.

Le Contexte : Un Réquip Urgent

On ne va pas se mentir, la voie accusait sérieusement le coup. Le feedback des grimpeurs était unanime : les points d’assurage étaient rincés. Au menu : points rouillés dans le bas, et en haut, on retrouvait encore les fameux spits de 8 mm (on parle bien des chevilles autoforeuses, un peu datées). La sécu n’était plus au rendez-vous. Face à ce constat et aux remontées terrain, le CA d’ONOS a validé l’urgence : dégainage de la perfo, et objectif full inox pour sécuriser l’itinéraire sans le dénaturer.

Le Chantier en Chiffres : La Bête Apprivoisée

  • Durée : 2 jours intenses (3 et 4 septembre 2025) 🗓️.
  • Longueurs concernées : Remplacement des points et ajouts de L3 à R9.
  • Points remplacés/posés : 28 goujons inox flambants neufs, et 5 pitons supplémentaires/remplacés.
  • Relais (Descente) : R9 sécurisé (il n’y avait pas de point initialement), et toutes les cordelettes de rappel remplacées. 2 lunules changées, 1 créée.
  • Le Matos : Goujons et écrous Nylstop ONOS, avec les plaquettes inox du Bureau des guides du Valgaudemar (gros merci à Rémy Karle !).

L’Anecdote du Rééquipeur : Le Tracé Fantôme

Le chantier n’est pas passé sans surprises, la plus croustillante étant le topo du secteur ! Arthur et Arnaud l’ont confirmé : le tracé et le nombre de longueurs du topo ONOS Ouest sont erronés 🤯. Gros boulot de re-traçage à prévoir en interne pour la prochaine édition !

En attendant, les rééquipeurs lâchent deux infos cruciales pour vos prochaines tentatives :

  1. Prévoyez 50 mètres de corde, les 40 m c’est trop just sur certaines manips !
  2. L’ambiance est plus safe, mais le jeu est resté sérieux : les coinceurs câblés ne suffisent pas pour assurer votre progression.

Philosophie du Rééquipement : Sécu et Clarté

La ligne directrice était claire : optimiser la sécurité sans tomber dans l’excès du top-down. L’ajout d’un point au R9 et d’un goujon dans la L7 pour une variante plus directe (l’itinéraire original restant possible) montre cette volonté d’améliorer le confort des grimpeurs. L’ajout de pitons en L3 et L8 n’est pas anodin, il vise clairement à diminuer l’engagement et à mieux baliser l’itinéraire dans ces longueurs, pour éviter les erreurs. Le runout est moins anxiogène, le plaisir de grimper prend le dessus !

Un immense coup de chapeau à Arthur et Arnaud pour ce travail d’orfèvre ! Et bien sûr, merci à Émilie la gardienne et son équipe pour l’accueil de l’équipe, ainsi qu’au Bureau des guides du Valgaudemar et Rémy Karle pour le précieux matos inox.

article de Ludivine Poncelet

Ambiance dans la voie

« Le Poing du Paria » au Vallon de la Moulette

Rééquipement durant les étés 2024 et 2025 par Thomas Bailet, Harold Bruce, Guillaume Drouard et Adrien Nayrat

Les amateurs de grandes voies historiques et dures seront contents d’apprendre que la voie Le Poing Du Paria a été rééquipée.

Contexte

La voie a été équipée en 1989 Par Philippe Pellet et JMC sur spit de 8mm.
Bien qu’étant encore en bon état, il était temps de rééquiper la voie sur des goujons de 10mm.
On remercie JMC et Philippe Pellet pour avoir ouvert cette ligne. Ainsi que les rééquipeurs : la marche est longue et le matériel lourd !
On remercie toujours l’éducation nationale pour ses loisirs infinis, ses métiers… ah non, ça, c’était JMC.

Quelques chiffres

  • Nombre de jours de rééquipement : 5
  • Nombre de points posés : 94
  • Nombre de longueurs rééquipées : 10

Récit

Eté 2024

Le rééquipement a commencé en 2024 avec Thomas Baillet et Adrien Nayrat.

En 2024, ONOS a communiqué sur les projets de rééquipements. Thomas et Adrien ont répondu à cet appel et c’est ainsi qu’ONOS les met en relation pour le rééquipement du Poing du Paria au Vallon de la Moulette.

Ca tombe bien, Adrien avait déjà grimpé dans le coin et avait fait la voie Ayla, du même ouvreur : Philippe Pellet

On ne trouve que très peu d’information sur le Poing du Paria, juste la description dans le topo Cambon qui avait participé à l’ouverture avec une superbe photo de la L3 lors de l’ouverture et un commentaire de la plume de JMC sur son prétendu niveau modeste. Elle a été ouverte en 1989 et faisait partie des premières voies ED+ du Briançonnais.

C’est avec cette description et un récit d’une ascension sur un site Italien (merci google traduction) qu’on se lance dans le rééquipement. Cette voie est intimidante, par son niveau, l’approche qui est longue et l’équipement inconnu. Ainsi qu’une sorte de mystère vu le peu d’information disponible. On mesure ainsi ce que c’est de se lancer dans une voie avec juste le topo, comme on faisait avant internet. 

Lors du premier rééquipement, nous avions pu gravir et rééquiper les 4 premières longueurs. La première annonce la couleur et on reconnaît le même style que Ayla. Bonne surprise, l’équipement est très sain. Adrien ne s’est pas privé de le tester dans le 6c et le 7A+ ! Cette dernière est impressionnante : par son style, la qualité du rocher, les mouvements et l’équipement. C’est du sérieux !

La longueur clé, 7A+ d'époque
La longueur clé, 7A+ d’époque

Ainsi, on a « staté » les 3 premières longueurs avec les 100m de corde statique. Découverte des « fractio », perçage des premiers points et on retire les anciens spit de 8mm. Une petite surprise en découvrant que c’est une vis de 1cm qui assurait les chutes !

Le rééquipement va prendre tout son sens. Par chance, ONOS met à disposition une charte de rééquipement qui comprend ce paragraphe :

Cette charte propose quelques consignes pour le rééquipement des voies approuvées par le comité de pilotage dans le double objectif de :
Respecter le cheminement et l’engagement des itinéraires ou la volonté de modification des ouvreurs,
tout en favorisant le parcours des voies dans de bonnes conditions de sécurité.

Charte de rééquipement

A l’image des peintres qui restaurent des tableaux. Comment retoucher un tableau sans changer l’œuvre et respecter son auteur ?

Ainsi, il faut veiller à :

  • Faire un équipement assurant la sécurité : un point de renvoi pas trop loin du relais, éviter les passages exposés
  • S’assurer qu’on ne rend pas un clippage ou un pas plus difficile. C’est pour ça qu’il est important que celui qui va placer les points grimpe la longueur et garde en mémoire le cheminement, le placement pour clipper.
  • Conserver l’engagement et l’esprit de la voie

Les points historiques étaient très bien placés, il était même difficile de devoir repercer à un endroit différent du point originel. Il aurait été facile de rajouter des points par-ci, par là. Les répétiteurs ne se seraient rendu compte probablement de rien. Mais grimper la voie avec l’équipement original est presque un privilège. On mesure à quel point la tâche était difficile et que le jeune JMC n’était pas si modeste qu’il ne voulait nous le faire croire ! Il y a vraiment des passages où on s’est demandé comment ils avaient pu placer tel point : « c’est tout lisse, rien pour mettre un crochet ! » Le mystère reste entier.

La voie Ayla ayant été rééquipée par son auteur (Philippe Pellet) en 2009, sans modification, en conservant son caractère initial. On a choisi de faire pareil.
Ainsi, les passages engagés le sont restés. Les rares points qui ont été rajoutés étaient pour éviter l’exposition : points de renvoi, passage dans du rocher délité…

Non sans mal, on a pu rééquiper les 4 premières longueurs en 2024.

Eté 2025

En 2025, une nouvelle équipe a été formée avec Harold Bruce, Guillaume Drouard et Adrien. Harold et Guillaume avaient participé à des rééquipements. Guillaume sera aussi notre M. Topo puisqu’il contribue largement à la rédaction des topos Cambon. Ainsi, il a une bonne connaissance du terrain.

On rassemble le matériel pour faire la suite : 90 goujons et plaquettes, plaquettes avec anneaux soudés pour les relais, écrous nilstop. Tout en inox pour la postérité.

Ferraille à porter, tout inox
Ferraille à porter, tout inox

Postérité, c’est aussi le mot qui vient en tête quand on perce un point. Il faut vraiment réaliser que le point qu’on place, sera là pour plusieurs décennies. Un seul point mal placé et beaucoup de grimpeurs s’en souviendront et vos oreilles siffleront.

Rebelote, approche par le col de Granon et ses deux grosses heures d’approche avec des sacs chargés de ferrailles, perfo, marteaux, batteries (il va en falloir, le caillou est dur). Harold grimpe les premières longueurs, il sera notre leader et confirme le rééquipement des premières longueurs.

L’intérêt de démarrer par le bas est que ça nous permettait de prendre la température de la voie : connaître le style, comment elle avait été ouverte, quel était l’engagement. Ca a été primordial pour la suite, pour décider de rajouter un point ou non.

Nous reprenons l’ascension à R4, là où nous nous étions arrêtés l’an dernier. Harold s’élance dans la longueur suivante et… c’est l’averse. Elle était annoncée, mais nous avions été joueurs. Le projet était calé, nous étions prêts : l’envie était trop forte pour renoncer.

Décidément, le Poing du Paria avait décidé de ne pas se laisser faire. Sur le coup, c’était plutôt le But des Parias ! Ni le perfo, ni les batteries n’étaient en inox et ne pratiquant pas l’aqua-climbing, on avait prévu le coup : On a laissé tout le matériel dans la paroi dans un sac étanche. On reviendra !

Le But des Parias

Le lendemain, plus léger, mais pas trop, on décide d’accéder par là-haut. La connaissance du terrain par Guillaume a été primordiale. On crapahute, imagine ce que c’était quand les « anciens » sont arrivés par le bas lors des premières ascensions. On a retrouvé un ancien piton vraiment d’époque. Guillaume identifie le gendarme caractéristique, on finit par trouver le relai non sans mal et c’est parti pour les rappels.

On arrive au 7b+/A0, un qui perce, l’autre qui place le point et récupère l’ancien. 

Harold grimpe les longueurs suivantes, nous suivront tant bien que mal avec perfo, batteries pour l’un et nouveaux / anciens points pour l’autre. « Non mais là, 6b+ cette longueur ? Guillaume, il faudra mettre 6b+ / 7c obligatoire ! ». On termine L8 à l’obscurité, rappels dans la nuit : ils sont beaux ces relais tout neufs, c’est bien, on va pouvoir savoir s’ils tiennent et s’ils sont bien placés !. 22H30, on arrive au sol. Et c’est parti pour la marche retour. Au parking à 1H !

Bilan, 4 longueurs rééquipées, 40 goujons posés, 3 anneaux soudés. Autant de ferraille descendue. Il faudra revenir pour les deux dernières longueurs.

Enfin, Harold et Adrien ont pu terminer l’équipement le 8 Août. Accès par le haut plus facile, les deux longueurs n’ont été qu’une formalité. 

Ambiance chill au Vallon de la Moulette !

C’est ainsi que s’est achevé le rééquipement du Poing du Paria. Beaucoup de marche, de sueur, des batteries vidées (pas que celles des perfo!) et des goujons posés !

Harold en haut, Adrien en second, un planeur dans le ciel.
Harold en haut, Adrien en second, un planeur dans le ciel.
Spits agés de 36 ans, merci à eux
Spits agés de 36 ans, merci à eux

Topo

Avis aux répétiteurs, l’engagement initial a été conservé, l’escalade est exigeante et les cotations d’époque ne ressemblent en rien aux cotations modernes. Après concertation, on pense que la cotation obligatoire est autour de 7A/7A+.

Le tracé est resté conforme au topo.

Pour les rappels :

  • rp1 : Descente depuis R10 vers la gauche vers R9
  • rp2 : Vers la droite sur un relais isolé
  • rp3 : Vers la gauche sur R6
  • rp4 : Dans l’axe vers R5
  • rp5 : Ne pas s’arrêter au relais de R4 et aller à R3
  • rp6 : De R3 à R2
  • rp7 : R2 jusqu’au sol

Have Fun !

Ce rééquipement a été possible grâce à ONOS qui est financé en partie par la vente des topos et les adhésions/dons.

Rééquipement de la voie Davin à l’Aiguillette du Lauzet

Chers amis grimpeurs et soutiens de l’association ONOS,

Nous avons le plaisir de vous annoncer le récent rééquipement de la « voie Davin » à l’Aiguillette du Lauzet, dans le secteur de l’Oisans Est. Ces travaux ont été menés par Ludovic Imberdis les 4 et 5 août 2025.

Contexte et Objectifs du Rééquipement

Le rééquipement de cette voie était devenu nécessaire. En effet, un débat existait au sein de la communauté, notamment sur Camptocamp, concernant la réalité de la cotation équipement (P1) et le niveau d’exposition de l’itinéraire. Cette interrogation était également présente dans le topo ONOS, qui indiquait une cotation **.

L’objectif était donc de clarifier l’engagement tout en respectant le caractère historique de la voie, conformément à la charte de l’association.

Les Travaux en Chiffres

Le chantier a été réalisé en 2 jours par Ludovic Imberdis.

Voici les chiffres clés de cette intervention :

  • Nombre de points posés : 30.
  • Nombre de relais posés : 0. (Note : les relais existants ont été renforcés ).
  • Longueurs rééquipées : Toutes les longueurs ont été partiellement rééquipées, à l’exception de la dernière. Il s’agit d’un itinéraire de type B, ce qui signifie que l’ensemble des points n’a pas été changé.
  • Purge : Une purge a été effectuée, mais elle est restée très limitée en raison de la période et de la forte fréquentation du secteur.

Philosophie du Rééquipement

Le rééquipement de la voie Davin a été une affaire de « bonne intelligence ». Ludovic Imberdis explique :

« Dans les discussions avec Yves du CA on avait décidé de rester sur du semi-TA mais sur le terrain cela n’avait pas vraiment de sens (équipement trop éloigné du P1, mais pas assez pour du P2 pur et en plus terrain comme souvent, soit pourri soit compact). »

De plus, l’ensemble de la voie s’est révélé relativement patiné. La décision a donc été prise de « <<< protéger >>> les grimpeurs tout en gardant l’engagement d’un itinéraire historique et montagne ».

Concrètement, cela s’est traduit par :

  • La protection de l’approche.
  • La protection et le renforcement des relais.
  • Le rapprochement de certains points là où c’était nécessaire.
  • L’équipement léger de l’accès depuis la traversée du « relais de parcours santé ».

Topo Détaillé après Travaux

Voici le descriptif des 8 longueurs de la voie:

  • L1 (IV+25 m 4g) : Cheminée raide. Relais sur 2g reliés.
  • L2 (IV+15 m 3g) : Cheminée, puis vire à droite pour trouver le relai. Ne pas suivre le piton dans l’axe (variante plus difficile et exposée). Relais sur 2g reliés.
  • L3 (IV 30 m 5g) : Mur à droite, puis couloir herbeux facile vers la gauche. Relai sur 2g reliés.
  • L4 (IV 20 m 1p 3g) : Petit mur dalleux pour rejoindre une niche à droite. Relais sur 2g reliés.
  • L5 (IV+25 m 5g) : Cheminée raide, puis plus facile. Prendre à droite à l’embranchement, relais au fond de la niche, à droite sur 2g.
  • L6 (IV+15 m 2g) : Traversée à droite, puis mur raide.
  • L7 (V- 25 m 8g) : Cheminée très raide, patinée au départ, relais légèrement sur la droite sur 2g reliés.
  • L8 (IV 35 m 6g) : Tirer à gauche vers la vire Davin, puis prendre la cheminée la plus à gauche, relais à gauche sur un replat en sortie (2g non reliés).

La petite anecdote du rééquipeur

Ludovic partage une anecdote qui rappelle l’importance d’un bon topo : « J’ai trouvé l’accès paumatoire avec le descriptif de camptocamp. Ayant oublié ma belle photocopie du topo ONOS à la voiture, et après avoir erré dans la face un moment, j’ai passé un paquet de coup de fil pour trouver un alpiniste ou un grimpeur qui soit chez lui en cette saison !!!! Tache difficile, mais Ovidiu qui préfère la glace et le mixte traînait heureusement chez lui ! »

Pour un aperçu visuel des travaux, n’hésitez pas à consulter la vidéo sur Instagram : https://www.instagram.com/p/DM_NHMytleo/

Ludovic Imberdis

Bonne grimpe à tous dans cette voie désormais sécurisée !

Quelques détails dans la page du site: