Rééquiper La Dalle à Jojo, on devait le faire au printemps 2020 avec Jean-Michel. C’est quatre ans plus tard qu’on l’aura fait.Pas moins de cinq séances d’équipement, et 9 bénévoles d’ONOS et de la FFCAM auront été nécessaires pour donner une seconde jeunesse à cette belle voie de 11 longueurs et d’une approche très courte.
Par Alain Bengaouer, Gaël Berrier, Alberto Calle, Christian Chillet, Marion Oueillé, Serge Ravel, Bertrand Salingue, Pierre Salle ,Yves Rogez en 5 séances du 5 avril au 21 septembre 2024.
Vendredi 5 avril 2024 : Reconnaissance de la voie par Bertrand, Yves et Alain
Parcourue il y a plus de 10 ans, on avait bien quelques souvenirs, les premières longueurs très végétales, et de belles longueurs finales en dalle, mais il fallait faire un constat précis de l’état de la voie. Il avait bien plu la veille. Alain part dans les premières longueurs, et pendant qu’il cherche son chemin dans L2, quelques conseils des camarades au relais « T’as qu’à passer dans le noir à gauche, ha, ha, ha, ha!!!” C’était une blague, le noir était une grande zone détrempée. Mais 5 minutes plus tard “Ah merde oui c’est par là” Bon finalement ça passe. Au bilan : quelques chutes de pierres impressionnantes « Ils sont pas cons les oiseaux, ils nichent pas dans les déversoirs à cailloux, donc on sera pas embêtés dans la voie« , les longueurs du bas nécessiteront un bon désherbage, celles du haut sont très sympas, beaucoup de points sont bien rouillés. On décide de remplacer tous les points. Une grosse purge sera nécessaire dans le bas de la ligne de rappel.
Dimanche 7 avril : 1ère séance par Bertrand, Pierre, Yves et Alain
La longueur d’accès L0 traverse dans les schistes instables et n’est pas très rassurante, on décide d’y ajouter 3 points. Puis Yves et Alain, qui visiblement préfèrent le jardinage à la grimpe, passent le reste de la journée à purger et nettoyer L1, « 3m² de terrasse à L1, mais vu le boulot, ce sera à un prix parisien« . Pendant ce temps, Bertrand et Pierre rééquipent L3 et L4.
Samedi 13 avril : 2ème séance par Marion, Alberto et Yves
Encore une bonne journée bien remplie pour s’occuper du nettoyage de L2 et L5 . Chacun à mis la main à la pâte sur tous les aspects du rééquipement : perçage, goujonnage, disquage et jardinage. Arrivés au bas des rappels juste à la nuit tombée, le timing était bon…mais une crevaison en bas de la route de Villard Notre-Dame a prolongé encore un peu la journée. Heureusement, pas mal de chance sur le dépannage rapide à Bourg-d’Oisans et les pneus en stock!
Jeudi 4 juillet : 3ème séance par Gaël, Serge et Alain
Petite journée, pour cause de problèmes techniques. D’abord une petite erreur sur la charge des batteries « même des batteries toutes neuves, il faut les charger ! », à notre décharge c’était un nouveau modèle. Deuxième problème, les écrous Nylstop blancs sont quasi impossibles à serrer sur des goujons courts, malgré le fait d’expanser systématiquement au préalable avec un écrou normal. Au bilan, on a rééquipé L6 et commencé L7. La montée au sommet du Peyron se fait assez bien en corde tendue (finalement, on mettra quelques points pour la sécuriser). La descente à pied, est agréable aussi; environ 1 heure depuis le sommet du Peyron.
Dimanche 14 juillet : 4ème séance, par Christian, Serge et Alain
Séance bien efficace, pour compenser ! Terminé L7, et rééquipé L8, L9, L10, L11. Sortis par l’arête en posant le dernier point que l’on avait.
Samedi 21 septembre : 5ème et dernière séance, par Bertrand, Yves et Alain
Il ne restait plus que les rappels à changer. On est montés par le chemin du Grand Renaud. Quelques points posés en descendant l’arête sommitale. Puis, on a changé tous les rappels.
Restait juste « un peu » de purge. De gros blocs menaçaient au dessus du dernier rappel, le dernier rappel à poser et démonter l’ancien, ce dont Yves s’est acquitté sans difficultés : Voir la vidéo !!!
Changement du dernier relais de rappel et c’est terminé !
Un sympathique camp de rééquipement au camping de Villard d’Arêne avec Alain Bengaouer, Jean-Pierre Chanteau, Christian Chillet, Guillaume Drouard, Caryn Dupont, Vincent Moulin, Jean-Marie Perrier, Serge Ravel, Yves Rogez, Etienne Urbain en 4 jours du 18 au 21 août 2024.
Dimanche 18 août 2024, 7h du matin :
Il pleut des cordes en région grenobloise. Les dix équipeurs d’ONOS renonceraient ils à leurs projets ? Certainement pas ! On a promis un barbeuc et des bières quand même ! Il ne nous échappe pas que le site prévu est situé de l’autre côté de la barrière climatique constituée par le col du Lautaret : s’il pleut ici, c’est qu’il fait beau de l’autre côté, comme d’habitude dans les Hautes-Alpes ! Bon, et puis la météo annonce du grand beau pour les 3 jours suivant, c’set vrai que ça aide !
A 9h30, au lieu dit « Maison blanche », il faut se rendre à l’évidence : il fait un temps de cochon, et les météorologues ont finalement décidé qu’il pleuvrait dès 11h. Les barrières climatiques, c’est plus ce que c’était (de mon temps… bref). Histoire de ne pas être venu pour rien, il est toutefois décidé d’aller voir de quoi il retourne, et de tracer un chemin d’accès aux voies. Le matériel d’escalade reste donc dans les coffres, et tout le monde se dirige, « à vue » dans les prés à mouton, vers la falaise. 38 cairns plus tard, nous voilà sous l’infâme – mais court – pierrier situé sous les voies. Le groupe au complet s’atèle, sous les conseils avisés et pleins d’expérience de Christian, à la création d’une sente d’accès (les semelles vibram hurlent au scandale). S’ensuit une longue séance de repérage des itinéraires : vu du bas tout semble très bien équipé, et les plaquettes brilleraient au soleil s’il y en avait (du soleil – parce que des plaquettes, il y en a pléthore). Dans un excès d’optimisme que les aléas météos n’ont pas altéré, on évoque la possibilité de 3 jours de grimpe au soleil…
Lundi 19 :
Deux équipes partent en direction de « Maison blanche », une troisième à l’Aiguillette du Lauzet. Alain, Caryn et Jean-Marie se chargent de la voie Péguy, Etienne et Yves dans « Bicorne et cornes de biques », tandis que Serge, Christian, Guillaume et Vincent partent pour la « Gris-Gris ». Ces deux dernières sont des voies ouvertes par Bruno Soleymieux. Elles comportent des ancrages un peu particuliers, qui constituaient des expérimentations pour les dégaines spéciales « Kong express », qui n’ont pas vraiment eu de succès. Constitués simplement d’un goujon et d’un écrou nylstop avec une entretoise (sans plaquette donc), cela rendait certains passages exposés; bien qu’il soit possible de plus ou moins cravater un câblé dessus.
Au final, Bicorne est une très belle voie, 6a+ max. (6b avec la première longueur) et 5c obligatoire, de la dalle, de la continuité et de la lecture… sur rocher magnifique, une réussite ! Les points « Soleymieux » ont été remplacés et des points de renvoi on été rajoutés.
Pour la voie Péguy, les cotations sont à revoir : les passages en 4+ sont expos et bien durs ! Quelques points ajoutés ou déplacés pour permettre un parcours serein. Mais attention, ça grimpe bien quand même ! La voie ne termine pas au sommet comme indiqué dans le topo, mais traverse finalement sur la gauche pour rejoindre le rappel de « Corne de Bique ».
Finalement il aura bien fallu la journée pour venir à bout de ces deux voies, contrairement au jugement très optimiste de la veille. La descente en rappel nous apprend qu’il y a des vieux relais pourris un peu partout, et qu’il va falloir faire un peu de ménage dans la face…
Pendant ce temps-là, du côté de l’Aiguillette, les deux cordées démarrent depuis R6 en ayant court-circuité le bas de la voie par la via ferrata. Donc à partir de L7 l’aventure commence : entre longueurs d’A0 sur tiges Soleymieux et passages d’escalade engagée en bon 6a… 10 longueurs rééquipées dans la journée, avec une mention pour les L8, L9, L10 et L11. Ici aussi, les points Soleymieux ont été remplacés par des plaquettes, les passages expo sécurisés et des points ajoutés pour les relais aux transitions de vires.
Mardi 20 :
L’équipe de l’Aiguillette repars le lendemain, mais à trois cette fois, Christian s’étant blessé à la main au départ de la voie. Ils s’attaquent à la partie basse cette fois : 2 jolies longueurs dans le socle en quartzite puis une escalade un peu décousue sur les 4 longueurs qui suivent; les longueurs se révélant soit très faciles, soit très dures… La même philosophie de rééquipement est adoptée, et ils en profitent pour refaire le relais de la voie Vanessa, en passant.
Alain, Etienne et Yves, quant à eux grimperont tranquillement dans « T’as compris ». Encore une jolie voie, avec notamment un très beau 5c dans le haut, toujours dans ce beau rocher gris très adhérent. La voie est très bien équipée et agréable à parcourir.
Pour la descente, Alain et Yves s’occupent de l’équipement d’une ligne de 3 rappels, logique et efficace. La descente ne comprend pas 4 (comme indiqué sur le topo Cambon) mais 3 relais de rappels au milieu de la face principale. Les 3 relais ont été remplacés par des relais chaînés. Il n’y a pas de relais en haut de chasseur d’écaille, comme indiqué sur le topo, cela part du dernier relais de « Bicorne ». Le dernier relais (RD3) est décalé à main droite et fait 48m (!). De son côté, Etienne effectue le repérage hardi d’une descente pédestre praticable pour les randonneurs-alpinistes avertis (ONOS se décharge de toute responsabilité dans ce qui pourrait survenir de fâcheux sur cet itinéraire : chute de pierre, de matériel, de compagnon de cordée…). Cela passe avec quelques sections exposées.
Histoire de se récompenser et de se donner l’envie d’y retourner, nous profitons des barbeucs loués par le camping. C’était promis !
Mercredi 21 :
Après quelques tergiversations logistiques et organisationnelles, les Aiguillettistes du Lauzet acceptent de venir nous prêter main forte à Maison Blanche. Les deux voies de gauche « Les Temps Modernes » et « Le Miroir » annoncent des difficultés plus importantes que dans la face principale… Ça nous a bien sauvé !
Concernant « Temps modernes », c’est Vincent qui s’y colle en tête. L1 annonce 4c, mais après le premier ressaut (qui démarre par un bon pas qui mériterait son 5a), les points disparaissent mystérieusement et R1 est invisible. De toute évidence, un gros bout de la première longueur se trouve quelque part dans le pierrier en contrebas… Un relais est donc créé sur une bonne vire vers la droite, et Vincent trace une ligne qui repart vers une plaquette visible 15m au dessus et à gauche, afin de rejoindre R2 par une belle longueur qui oscille probablement entre le 6a+ et le 6b. La troisième longueur est une pure merveille : traversée à droite photogénique puis droit au dessus, ça doit taper dans le 6c mais c’est équipé pour pouvoir passer en tirant aux clous. La quatrième longueur, plus quelconque, traverse horizontalement à gauche avant de repartir droit au dessus (court, probablement 5c+ ou 6a). Descente équipée pour deux rappels de 43 et 48m (de R4 à R2 et de R2 au sol).
Du côté du « Miroir », il porte bien son nom, il faudra finement poser les pieds. L’exposition initiale a été réduite et les points « Soleymieux » remplacés. La partie en A0 passe en libre dans le 6c+ à priori. De très belles longueurs dans du rocher encore tout neuf! La descente en rappels est possible jusqu’à R3, ensuite L4 et L5 sont faciles mais couchées et buissonneuses et ramènent à la ligne de rappels de la face principale.
Quelques belles journées d’escalade, de bricolage et de rigolade. En espérant que vous serez nombreux à vous faire plaisir sur ce site. N’oubliez pas de bien taper vos pieds dans le chemin du pierrier, pour qu’il ne s’efface pas trop vite !
Bilan des courses: 5 voies, une ligne de rappels et un chemin d’accès !
Un remerciement particulier au camping de Villard d’Arêne, très sympa et accommodant, ainsi qu’à nos voisins de camp, qui avaient prévu un peu trop de marge dans la préparation d’un délicieux dahl de lentilles pour 30 personnes : tant mieux pour nous!
Nous remercions également Bruno Soleymieux, Vincent Péguy et la Mairie de Monêtier-les-Bains pour leur accord pour ces rééquipements, ainsi qu’Olivier Giroud et Philippe Giraud pour les conseils locaux.
Quelques détails des longueurs rééquipées dans la page du site:
Par Gaëtan Raymond, LaurentThevenot, Melvin Bou, Max (Charles Henri Bruyant), Adrien Valrez, Boris Pivaudran et Pauline Mulleren 1 jour (!) le 24 août 2024.
Résumé
Cette voie d’altitude de 1998 était engagée (voire expo) et équipée dans les longueurs sur spits de 8mm avec plaquettes alu.
Les points qui ont été installés sont de la marque Lappas, goujons de 10mm double expansion, 70mm de long en Titane ainsi que la plaquette/rondelle/écrou.
Les goujons de 8mm ont été remplacés à l’identique pour 90%, et les autres légèrement déplacés pour être visibles afin de permettre au grimpeur de visualiser l’itinéraire d’un seul coup d’œil (certains étaient invisibles jusqu’au dernier moment si par chance on tombait dessus).
Certains goujons de 10mm ont été remplacés selon la même logique de lecture d’itinéraire.
Les relais comportaient systématiquement deux goujons de 10mm, un point par relais a été remplacé, les cordelettes ont toutes été retirées.
Au départ de certains relais jugé difficile et/ou expo, un point de renvoi a été rajouté pour éviter une très mauvaise chute sur le relais/vire/dalle.
Quelques points (5 ou 6 pour toute la voie) ont été rajoutés dans les longueurs dans la même logique.
L’itinéraire reste identique.
Le travail restant serait de réaliser une ligne de rappel évidente et plus efficace que les 13 rappels (peu commodes pour la moitié).
▶ Remerciements : La gardienne du refuge du Pavé, son aide et son compagnon. Lappas climbing bolts pour les spits en titane et Melvin, Max, Adrien et Boris pour leur grande aide au portage dans la voie.
Récit
La voie du Pavé dans la mare fait 350m de haut avec au plus dur : 3/4 longueurs en 6c, 3 longueurs en 7a, une en 7b et le reste en 6a. Il fallait donc une équipe solide pour le rééquipement de cette voie datant de 1998. Philippe Turin (l’équipeur avec Raphael Borgis) nous avait donné son accord. Ils avaient mis 2 x 2 jours, notamment la première partie en hiver. Utilisant du matos de récup très hétéroclite et équipé du bas, beaucoup de retours faisaient mention de spits cachés et loin, rendant la progression dangereuse et désagréable.
Gaëtan a donc regroupé une équipe pour faire 2 cordées de 3 personnes pour réaliser le rééquipement à la journée. Tout le matériel a été acheminé au pied de la voie (3400m) la veille dans les gros sacs bien lourds, heureusement que les goujons sont en titane, faisant passer le poids des 200 points de 22kg pour de l’inox habituellement à 14kg ! Le samedi 24 aout 2024, à 5h départ du refuge (2900m). La première cordée menée par Laurent Thévenot file devant dans Oxygène rare pour s’occuper de la deuxième partie (4 longueurs). La deuxième cordée menée par Gaëtan commence à rééquiper la première partie (6 longueurs). Tous les points dans les longueurs sont en acier 8mm avec plaquette alu, ils ont tous été remplacé par des goujons de 10mm double expansion, 70mm de long en Titane ainsi que la plaquette/rondelle/écrou. C’est à 17h que la première cordée arrive au sommet (3770m), suivie de la deuxième à 18h. S’en suit une descente peu commode et longue, il faudrait vraiment refaire une vraie ligne de rappel. Puis une redescente de nuit au refuge pour la deuxième cordée. Grosse journée pour les deux équipes mais tous heureux d’avoir participé au projet. Le lendemain, tri du matos et retour dans la vallée.
Merci évidement au refuge (Pauline, Robin et Manon) pour leur accueil, nourriture, aide logistique et hébergement !
Bilan : 120 points ont été posés et une grosse quantité de cordelettes retirées !
Bilan
Nombre de jours de rééquipement : 1 Nombre de longueurs rééquipées : 10 Nombre de points posés : environ 120 goujons titane Lappaz financés par ONOS Nombre de relais posés : Aucun
Par Gilles Chappaz, Christophe Moulin, Julien Beltramo, Cloé Chappaz, Baptiste Clémençon, Guillemette Gatin, Thomas Gonon et Régis Méritanen du 23 au 25 août 2024.
Cette année un des stages héritage ouvreurs de la FFCAM des Hautes-Alpes s’est attaqué à cette voie de 9 longueurs sur l’Aiguillette du Lauzet.
Bravo aux stagiaires qui ont pu découvrir les techniques de rééquipement en grande voies !
Les 11 longueurs de cette belle voie au final aérien ont été entièrement rééquipées, quelques passages modifiés pour les rendre un peu plus grimpants, notamment un belle L3 en fissure. La voie peut à présent se descendre grâce à 10 rappels.
Par LaurentThevenot, Sebastien Valran, Gilles Gaboyer, Philippe Pataut, Aurelien Vaissière, Pauline Egeaen 3 jours durant l’été 2023.
Résumé
Remplacement de l’ensemble des points et relais (sauf 5 points dans les deux dernières longueurs qui étaient nickel). Modification de la première longueur en ouvrant une variante sur la droite dans une fissure qui est moins sujette aux résurgences. Rajout de quelques points par rapport à l’équipement d’origine (8 en tout) pour réduire l’exposition de certains passages. Descente en rappel TOP, avec quasi que des rappels de 45 mètres. Attention au bout de corde.
Récit
Quel bonheur de monter au Soreiller pour rééquiper. Ce lieu est magnifique et l’accueil au refuge formidable. Une première session de rééquipement fin août, après un épisode de neige. Pas moins de 30 cm au refuge. Après deux jours à jouer au ping-pong, la face est sèche ce qui nous permet de rééquiper les 8 premières en deux jours. L’escalade en dalle est superbe, le rocher compact, et les longueurs homogènes. Cinq semaines plus tard, pour le week-end de fermeture du refuge, nous remontons avec Pauline et Sébastien pour finir le chantier. Une superbe et longue journée nous permet de finir le rééquipement. Une voie chaudement recommandée, et espérant qu’elle redevienne à la mode, et décharge un peu la face sud de la Dibona (en plus la vue sur la Dibona est superbe depuis le fond du cirque !)
Remerciements : ONOS pour le matériel ! Marielle et Quentin, gardiens du Soreiller pour l’accueil si chaleureux !
Bilan
Nombre de jours de rééquipement : 3 Nombre de longueurs rééquipées : 13 Nombre de points posés : environ 120 goujons inox fournis par ONOS Nombre de relais posés : 13
ApprocheNeige fin aoûtPing-pong en attendant que la neige fondeAttaque de nuit pour optimiser la journéeMatosAurel, rééquipement de L5Pauline, Aurel, et Laurent au pied de la voie
Merci à vos dons et à l’achat des topos qui servent au financement de ce genre de rééquipement d’ampleur !
Par Joseph Clergue et Martin Piegay (19 Septembre 2023 et 11 Octobre 2023)
Cette voie est une très belle découverte que nous avons parcourue quasiment par hasard, avec ces quelques lignes de Jean-Michel Cambon dans le topo :
« À “restaurer”, en rééquipant relais et quelques points ?? ».
Le rééquipement a été réalisé en deux jours depuis le bas de la voie.
“ Winayataki ” est le nom de l’album du groupe “ Bolivia Manta ” (musique des Andes). Cela signifie en langue Quechua : éloge de la tradition, et c’est exactement l’esprit de ce rééquipement.
Le premier mouvement de la voie n’était vraiment pas facile : on a clippé en se faisant “ la courte échelle ”.
Les relais étaient inexistants ou installés sur de vieux pitons.
Les spits de 8 de la longueur traversante ont été remplacés par des plaquettes en inox.
Il reste certains bons pitons d’origine et deux spits de 8 en bon état.
Après rééquipement, les cotations restent les mêmes, car les passages “en artif ” ne sont pas encore libérés. Elles prennent en compte l’ensemble de la longueur : partie “ artif ” et partie libre.
L’ensemble est coté “ ED ” selon Bernard Francou, Martin et moi (Joseph Clergue).
Par Olivier Descreux, Marine Tatibouet et Romain Gallerini, les 13 et 14 Octobre 2023(jusqu’à L11)
Résumé
On a voulu respecter au maximum la volonté de Christian Ferrera qui se portait sur un rééquipement point pour point, on s’est autorisé juste quelques rajouts sur l’équipement d’ouverture (points de renvois au dessus du relai, points « directionnels » et passages en mauvais rocher). Et quelques points légèrement déplacés pour des clippages plus fluides. (5 points ajoutés sur 8 longueurs). La voie comporte toujours quelques passages très engagés et pas toujours protégeables. Un jeu de petits friends est nécessaire (jusqu’au 0,5 voire 0,75), éventuellement câblés.
L4 (départ de Père Ubu) : Une lunule fine remplacée qui peut se renforcer avec un bon gris (0,4). L7 : Un point de renvoi ajouté et un point ajouté dans la longueur. L8 : Deux points ajoutés dans la longueur L9 : Longueur physique avec un mix de spits et de pitons tous les 50 cm typée A0, on a changé les goujons et laissé les pitons d’artifage. On a rajouté un goujon dans la sortie en mauvais rocher. L10 : Transition 0 points, partir en légère oblique droite du relais, on trouve de bons emplacements de friends. L11 : Un peu comme dans L6, on a changé les points qui protègent et laissé les vieux points qui servaient plus pour artifer. Un point rajouté à la fin dans la traversée en rocher pourri, pour protéger le second. On s’est arrêté là on a pas encore enlevé tout les vieux spits sur cette longueur, on voulait rentrer pas trop tard.
Récit
Ecrit par Olivier :
Douze mois auparavant, Romain fouinait sur le net et nous avait dégoté un projet foireux aux parfums d’aventure. Le rééquipement d’une voie à la tête d’aval, 500 m soutenu et expo sur spit de 8 nécessitant une « bonne marge » : Le père Ubu. Nous arrivons enfin, après quelques approximations calendaires, à nous retrouver en ce mois d’octobre 2023. Nous étions censés être 5 : Romain, Marine et moi-même auxquels devaient s’ajouter Harold Bruce un jeune fougueux surmotivé ayant déjà répété la voie (CR épique sur c2c) et un pote à lui. Finalement ces derniers se désistent et nous partons donc à trois pour ce chantier. On décolle en début d’aprèm pour avoir le temps de trouver un zone de bivouac non loin du pied de la paroi. On sera lourdement chargés : 8 accus, 150 amarrages, 9 L d’eau par personne, perfo, marteaux, clés, bouffe, matos de bivouac. Après une bonne heure de marche, et quelques points de vie d’épaules perdus, on trouve une petite zone plane pour passer la nuit. La soupe forestière lyophilisée est divine. Après avoir pas mal tergiversé on part sur la stratégie suivante : J1 : On rééquipe jusqu’à R6 (Grande vire) en espérant être assez rapide pour redescendre par les grands toits. J2 : On monte le matos de bivouac à la grand vire. J3 : On rééquipe la deuxième partie et on descend.
Le lendemain matin surprise ; l’ami Romain s’est compliqué la tache en oubliant ses chaussons. Qu’a cela ne tienne, il grimpera dans ses magnifiques baskets blanches (un petit look à la Eminem). Les 3 premières longueurs sont communes avec les elfes et ne sont pas à rééquiper. On part avec le matos réparti dans deux sacs pour les seconds, mauvaise stratégie au final c’est trop lourds et ça se ne vide pas si vite, d’autant qu’un accu vide ça ne pèse pas moins lourd. On finira par hisser un des deux sacs qui terminera dans un piteux état (car pas prévu à cet effet). Nous attaquons donc le travail à L4. Romain à la grimpe (et cela fonctionne fort bien avec ses nouveaux chaussons), Marine au perfo et Oliv au Marteau. Les longueurs ne sont pas si expo que ça jusqu’à L7. Sur cette L7 je me retrouve à grimper et à interpréter où les ouvreurs ont voulu passer puisque je ne voyais pas l’ombre du prochain spit. L8 est du même acabit. L9 dans une fissure bien physique me causera quelques dommages car je chutait bêtement et me réceptionnait trop fortement 8 m plus bas. Je remonte et terminais alors la longueur avec un bon runout sur du rocher branlant. Le temps que les deux compères me rejoignent, mon genoux et mon talon (touchés lors de la chute) me rendent tout déplacement difficile. On avait prévu de redescendre, la nuit pointe déjà. On laisse tout le matos au relais à l’abri dans un sac étanche et on descends juste les accus vides et les vieux points. On s’échappe par la grande vire. Rappels du grand toit dans la dernière clarté solaire, magique. Je boitille jusqu’au camp puisque je ne peux que difficilement plier ma jambe droite. Le lendemain Marine et Romain remontent jusqu’à la vire pour rééquiper quelques longueurs pendant que je redescends jusqu’à la voiture à pas de fourmis. Là où 45 minutes sont nécessaires, j’aurais besoin de près de 3 heures mais vu que je n’ai que ça à faire…
Récit de la deuxième journée par Romain : Avec Marine on se lève avant l’aube pour optimiser la journée, on laisse Olive à ses rêveries au camp. On remonte par les mains courantes jusqu’au deuxième bastion puis on suit l’itinéraire le plus direct pour la vire du grand toit. Pour gagner du temps on se jette de points à points en tirant sur les dégaines. Ça marche pas trop mal on arrive vers 11h passé à la vire. Midi de nouveau dans la voie. Marine attaque la longueur de transition, du petit 5 sans points mais qui se protège bien sur friends, on laissera tel quel, au moins c’est rapide à rééquiper. Ensuite j’attaque le début du fameux rempart rouge ça grimpe pour la cote et c’est bien physique, ça finit par une grande traversée sans point sur une vire en rocher pourri, ma corde de hissage fait le ménage en envoyant quelques beaux parpaings. A deux le rééquipement ça va quand même bien moins vite. On arrive à R11 pour 15 heures, Marine à les pieds en compote après ces longues heures dans les chaussons. A ce moment là je me félicite d’avoir oublié les miens je suis comme à la maison au relais dans mes baskets. La longueur suivante traverse beaucoup, la descente paraît complexe d’autant que le rocher n’est pas des plus compact, on décide de s’arrêter là d’autant qu’il y a Olive qui nous attends à la voiture. De R11 en un rappel ça redescend bien sur la vire. Rebelote pour le grand toit on commence à bien connaître l’endroit. En bas on remballe le camp et on redescend tout de même bien moins lourds qu’à l’aller.
La suite très certainement au printemps.
Bilan
Nombre de jours de rééquipements : 2 Nombre de longueurs rééquipées : 8 Nombre de points posés : 70 goujons inox fournis par ONOS Nombre de relais posés : 8
« Romain s’est compliqué la tache en oubliant ses chaussons. Qu’à cela ne tienne, il grimpera dans ses magnifiques baskets blanches. »
« Une partie du butin »
BivouacL2 Les ElfesL8L8 : du beau grisTraversée en fin de L11Olive dans les rappels
Merci à vos dons et à l’achat des topos qui servent au financement de ce genre de rééquipement d’ampleur !
Voie ouverte en 1970 par deux membres du CAF de La Mure, Jean-Paul Froment et Henri Desmoulins, très peu parcourue par la suite car l’équipement en place est quasi inexistant et l’engagement très fort. Le rééquipement de cette voie en aout et septembre 2022 par Pascal HUSS, Coralie BALME, Yves DI MARCO, Pascal DEBROSSE, Guilhem BARNEIX, Pierre SALLE, Dorian TAVERNA et Hervé GALLEY réduit considérablement l’engagement.
Le film…
Le récit !
Le rééquipement de cette voie est née de l’envie de 3 jeunes du CAF de la Mure de s’essayer à l’exercice du rééquipement et de la motivation de notre équipeur hyperactif Pascal Huss. Pascal, jamais à court d’idées, nous propose ce projet. Il nous donne l’eau à la bouche, car ce pilier est esthétique et sa première ascension est l’œuvre de 3 membres du club, il y a plus de 50 ans.
Après les démarches administratives menées de main de maitre par Pascal, nous sommes au départ du Désert en Valjouffrey au mois d’août 2022 pour aller découvrir cette voie. Après 3 heures de marche nous sommes enfin au sommet. La marche d’approche est à elle seule un superbe voyage.
La reconnaissance peut enfin commencer, les infos que nous avons sont maigres et les repérages aux jumelles nous aident assez peu sur la première partie. Après 3 rappels, nous prenons pied sur l’immense vire herbeuse. La suite se corse, l’objectif est de rejoindre, par environ 25 m de rappel, une vire confortable…
La première tentative aboutit à une remontée sur corde, la seconde semble plus productive car notre chef ne remonte pas. Tout le monde le rejoint, mais la surprise est grande, la vire tant attendue est si petite qu’il nous a fallu la débarrasser des pierres qui l’encombre pour pouvoir y tenir assis à deux.
Nous ne sommes toujours pas au bon endroit, Yves part alors en éclaireur dans la suite pour voir. Il découvre une zone plus accueillante à l’aplomb de la zone observée aux jumelles. Une fois l’équipe rassemblée en zone sûre, nous découvrons un des rares vestiges de l’ouverture : un piton est planté au-dessus du surplomb. La suite de la descente est beaucoup plus logique, nous descendons en équipant les futurs relais des longueurs. Et après 13 rappels dans la future voie nous rentrons.
Après ce gros travail, nous y retournons 2 fois pour équiper, purger et grimper les longueurs jusqu’à la grande vire. Lors de ces visites, seul un coin en bois datant de l’ouverture sera retrouvé, ainsi qu’un relais de fortune posé par une cordée ayant tenté l’ascension quelques années auparavant.
Un piton est planté au-dessus du surplomb.
Un coin en bois datant de l’ouverture
Les premières répétitions de la voie ont été faites en 2023 et semblent confirmer les cotations, sauf pour L2 et L3 qui semblent un peu plus faciles qu’annoncé dans le topo.