Participants : Alain Bengaouer, Serge Ravel ; Yves Rogez

Matériel fourni par ONOS

Rééquipement réalisé avec l’accord du Comité de pilotage de la Convention Alpinisme du Parc National des Ecrins.

En cette fin août, une équipe dotée de capacités certes limitées mais armée d’une volonté en acier (mais pas en Inox quand même), constituée de deux vieux grimpeurs (dont un largement atteint par la limite d’âge) et d’un « presque jeune » encore plein d’avenir, monte au refuge du Sélé en vue de rééquiper la voie difficile «Purée d’astragale».  Les 100 points prévus pour l’opération sont déjà au refuge puisque montés l’an dernier lors du rééquipement de «Attaque à main armée » ce qui rend les sacs plus supportables.

Le 28 Août, nous cherchons le départ de la voie entre « Jour de colère » (rééquipée en 2019) et « Unchi Maka » (pas de point dans la première longueur…). Après un moment, Yves avise un spit de 8 mm à environ 8 m du sol. Notre niveau ne permettant pas d’atteindre ce point sans chute potentiellement dramatique, Serge part en direction du point avec la perceuse et place deux points et un Friend avant d’atteindre le spit puis de poursuivre la longueur initialement cotée 5c. Par la suite un point sera encore ajouté au niveau d’un vieux piton et les vieux spits seront remplacés par des goujons inox de 10 mm avec une goutte de Frein Filet délicatement déposée sur le filetage pour éviter le dévissage potentiel de la plaquette. Nous coterons cette première longueur de presque 50 m, 6a+. La suite de la voie est plus simple car L2, L3 et L4 ne dépassent pas le 6a et l’équipement vieillissant est bien placé. Nous remplaçons tous les vieux points et ajoutons un point de renvoi au-dessus du relais si nécessaire. L5 est la longueur la plus dure de la voie (cotée 7a+ avec un point d’aide par Fred Roulx en 2008). L’équipement est abondant mais hétéroclite et pas optimal pour du libre. Après l’ascension de cette longueur en artifant pas mal, les points sont changés et leur placement légèrement modifié. Un point est ajouté à la sortie dans le dièdre déversant où un pas proche de 6c nous semblait obligatoire.  Cette longueur se parcourt maintenant bien en libre si on a le niveau ou en 6b/A0. Le soir tombant et la fraicheur nous envahissant nous rentrons au refuge ou Elsa (l’aide gardienne) nous attend avec force bières et victuailles roboratives, le tout accompagné de son sourire et de ses histoires de randonnées à cheval.

Le lendemain, après la réchauffante approche désormais uniquement caillouteuse, nous remontons les 5 premières longueurs, puis attaquons la suite munis de la perceuse, deux batteries, et 30 points. L6 présentant un 6b un peu violent au départ, un point est ajouté, la suite est plus facile mais nécessite l’emploi des coinceurs. Les vieux points sont changés ainsi que les relais. L7 est plus corsée mais splendide et avec une grande ambiance au-dessus des toits. 3 points sont posés en plus : un au départ (renvoi), un dans la dalle à petites prise à la sortie de la fissure et un autre à la fin de la traversée (un pas dur en dalle). Les vieux points sont changés. La cotation proposée est 6b+. L8 démarre par une petite dalle et une fissure qui se protège bien. Un point est ajouté à la fin de la fissure, et autre vers la sortie pour indiquer l’itinéraire. Nous sommes alors au pied du dernier ressaut et ses fissures terribles mais il est tard et nous redescendons avec le sentiment du devoir presque accompli. Retour au refuge vers 21h bien fatigués. Accueil très chaleureux de Sophie la gardienne et Elsa dans ce refuge désert en cette fin de saison.

Au total, nous avons posés 41 points inox (avec Frein Filet) le premier jour et 27 le deuxième (points dans les longueurs et relais), soit 68 points. Il reste donc au refuge 32 points. Les vieux spits et pitons ont été redescendus.

Cette première partie de la voie est très belle, variée, soutenue et exigeante à partir de L5. Les coinceurs sont nécessaires (Camalots C4 de 0.5 à 3 et 4 certainement pour le haut de la voie). Le rééquipement des 5 dernières longueurs reste à faire et les bonnes volontés sont bienvenues (grimpeurs aguerris appréciant la marche et prêts à engager un peu…).